La vie n'est jamais comme on s'y attend. Un jour vous êtes tout pénard à aller et venir dans votre quotidien puis, BANG, un truc de merde ce passe. Il chamboule toute votre existence et lui fait prendre un chemin que vous n'auriez sans aucun doute jamais pris sans ça. C'était son cas. Elle était la fille d'un chirurgien et d'une architecte de renommer mondiale. Ethia avait une vie saine et équilibré. Du jour au lendemain, elle se retrouve assit au milieu des cadavres de ces parents attendant que l'un d'entre eux finissent par se réveiller de sa sieste. C'est ainsi que la police l'avait trouvé. Assis là en silence avec son doudou bien serré dans sa main. C'est sans doute ce traumatisme étant tout jeune enfant qui l'avait tellement changé en grandissant. Ne pas savoir pourquoi et qui était de plus frustrant. Les flics n'étaient qu'une bande de gros incompétent véreux.

« Un jour, je vais retrouver les méchants et je vais leur faire mal comme j'ai mal » avait-elle dit à sa tante. Ce fut la première chose qu'elle dit depuis la mort de ces parents et bien entendu, cela choqua tout le monde de l'entendre proférer ce genre de menace. Sa tante, Evelyn, tenta pendant des années de lui faire changer d'avis. Ethia arrêta d'en parler au grand soulagement de tous, mais intérieurement, le jeune enfant continua à construire sa colère qui se transforma bien vite en rage. Une rage qu'adolescente elle eue beaucoup de mal à ne pas faire éclater au moindre moment. Finit la petite fille avec son doudou qui regardait le monde avec innocence et qu'on n'entendait jamais.

Les combats avec sa tante commencèrent dès ces douze ans. Ethia ne voulait tout simplement plus écouter ce qu'elle lui disait. Elle sortait en douce rejoindre les plus vieux pour aller faire la fête ou casser des trucs. Les flics commencèrent à la connaitre de plus en plus. En trois ans, elle avait un joli dossier pour divers petits crimes allant de tapage nocturne à destruction de bien publics. Mais, en fait la jeune femme en avait rien à foutre de son dossier ou encore de décevoir jour après jour sa tante qui faisait de son mieux pour la gérer.

« Tu ne peux pas continuer, Ethia. La prochaine fois, ils ont été très clairs. C'est le centre pour jeune délinquant. Est-ce que tu comprends quand je te parle? Est-ce que tu vois à quel point tu as laissé dégénéré les choses? Mon dieu, si tes parents étaient toujours vivants, ils auraient tellement honte de toi! » Ce genre de choses fais toujours mal à entendre surtout quand on sait que c'est totalement vrai. Evelyn avait tout fait, tout enduré sans jamais porter la main sur elle. Sa tante était une femme incroyable pour réaliser ce qu'elle faisait et pourtant la jeune femme continuait toujours de la décevoir. Assise dans cette cellule froide, Ethia ce mit à pleurer à ces paroles, à cette réalisation qu'elle était devenue une honte pour ces parents, pour sa tante, sa famille. Elle leva les yeux vers elle. « Je sais, mais je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas comment devenir meilleur, comment ne pas lâcher prise quand je suis en colère. » Dit-elle d'une voix tremblante. Sa tante s'appuya sur les barreaux et tendit une main vers elle de manière bienveillante. « Peu importe ce qui arrive ma chérie, je serai toujours présente dans les moments où tu tombes. Je serai là pour t'aider à te remettre debout. Il ne faut pas avoir peur. »

Et pendant quelques années, ce fut le calme, la paix qu'elle ressentit à l'intérieur. Evelyn avait tenu parole et chaque fois qu'elle était tombée, même salement, sa tante était présente à ces côtés. Plus elle vieillissait, plus elle réalisait sa chance. Le lycée passé, la jeune femme se mit à travailler avec Evelyn dans son bar. C'était la bonne période de sa vie. Puis un soir, alors qu'elle fermait, deux hommes louches débarquèrent pour voir Evelyn. Dans un premier temps, la jeune femme les laissa rejoindre sa tante en arrière, mais elle réalisa bien vite que quelque chose clochait avec ces types. « Ce bar est sur le territoire O'Maley ma petite dame, donc il appartient au O'Maley. On se comprend? » La voix du type sonnait creuse et menaçante. « Je ne dois rien à personne. C'est mon bar et il est hors de question que je vous donne de l'argent. Fichez le camp de chez-moi! » Un bruit sourd retentit alors et Ethia savait très bien qu'un des hommes venaient de frappé sa tante. Elle sera les poings. Personne ne venait ici pour leur causer des ennui, personnes et elle allait leur faire voir pourquoi. « Écoute bien salope, tu payes ou demain il n'y aura plus de bar. » Ethia entra dans la pièce en surprenant tous ces occupants. « Je ne crois pas non. » Aussi rapide que l'éclair, elle attrapa le premier type et lui envoya un solide coup de poing en plein visage qui le fit chuter vers l'arrière. Le deuxième se jeta sur elle, mais la jeune femme était plus rapide et semblait mieux savoir se battre que lui. En quelques coups, les deux hommes gémissaient sur le sol. « Je ne sais pas qui vous envoie, mais ici c'est chez nous alors disparaissez. » Ils s'étaient traînés hors du bar avec beaucoup de mal. Les deux femmes avaient espérées ne plus entendre parler de la mafia après ça.

Deux semaines plus tard, Ethia travaillait au bar alors que sa tante était en soirée de congé quand un homme avec une apparence soignée s'assit en face d'elle. « Un whisky sur glace mademoiselle. » lui demanda-t-il avec un petit sourire qui lui donna froid dans le dos. La jeune femme hocha la tête et le servi. « Il y a quelques semaines, j'ai envoyé deux de mes gars venir discuter avec cette chère Evelyne. Il semblerait que la discutions est mal tournée. Selon eux, ils auraient été attaqués sans raison par la barmaid. J'ai donc contacté Evelyn moi-même. C'est deux idiots auraient tentés de lui faire peur et payé le coup de la colère de sa charmante nièce. » Il s'arrêta de parler pour boire, donnant l'occasion à Ethia de le questionner. « Je peux savoir où vous voulez en venir ? » Il sourit. « Tu as fichu une sacré raclé à mes gars. J'ai donc un marché à te proposer. Je laisse ta tante tranquille et toi tu fais quelques petits boulots pour moi en échange. » La jeune femme s'appuya sur le bar. Elle le sentait mal cet accord. « Pourquoi moi? » demanda-t-elle nerveuse. « Parce que j'ai besoin d'autre chose que des têtes brûler. Je te laisse jusqu'à demain soir pour y réfléchir. C'est un accord qui serait très rentable. Ta tante ne nous doit rien, mais elle sera protégée t'en et à condition que tu m'aides avec quelques petits problèmes. Réfléchie bien avant de donner ta réponse gamine. » Il se leva pour quitter le bar. L'homme se retourna une dernière fois avant de sortir. « Passe le bonjour à Evelyn de la part de Arthur. » Et il disparu.

Elle n'avait que sa tante, donc le choix fut simple et clair. Ethia dit oui à cet Arthur. Soudainement, elle se retrouvait au milieu d'une guerre de territoire entre deux familles irlandaises. On lui demanda en premier de déplacer des caisses sans jamais lui dire ce qu'il y avait dedans et elle ne posait jamais de questions ayant trop peur des réponses. On lui demanda ensuite d'être chauffeur. La jeune femme dut casser de nombreux nez et dents pour se faire prendre au sérieux. Arthur semblait toujours beaucoup apprécier la voir donner une correction aux autres. Si bien, qu'après trois ans, elle devient son chauffeur personnel. Ce n'était pas vraiment le boulot qu'elle aimait le plus. Ce n'était pas juste conduire voiture du point A au point B. c'était aussi de s'assurer que personne n'emmerde le boss, de frapper quand il en donnait l'ordre... et pire encore de tuer quand elle le devait. Ethia ne voulait pas faire partie de ce monde, mais elle y était jusqu'au cou maintenant. Elle était devenue l'homme de main d'un des plus gros criminel irlandais de la région. « À Ethia, gamine, assit toi avec moi tu veux. J'ai quelques choses à te demander. » Dit Arthur quand elle entra dans la section réserver de son restaurant. « J'aurais besoin que quelqu'un se rend à Dungannon afin de s'assurer que les colis qui passent par là se rendent bien et repartent en totalité. Comme tu es avec nous depuis des années et que tu es des plus fidèles, j'aimerais que tu y ailles pour moi. » Pendant un instant, Ethia tenta de dire non, mais elle savait que personne ne disait non à Arthur alors elle hocha simplement la tête. « Merveilleux. Ton contact là-bas sera McCorigan. Une dernière chose avant de partir, il est possible que ce petit voyage répond à plusieurs vieilles questions que tu te poses. Bonne route gamine et je compte sur toi. » C'était plutôt une menace ouverte pour lui dire de ne pas la décevoir.

C'est ainsi qu'elle se retrouva dans cette petite ville perdue d'Irlande. Elle regarda par la fenêtre de son appartement plus grand que nécessaire. Les mots d'Arthur jouait dans sa tête depuis qu'il les avait dit. Il était clair qu'il semblait en savoir plus sur sa famille qu'il le montrait. Après tout, sa tante et lui semblait très bien se connaître. De plus, elle avait entendu certain prétendre qu'il était un peu trop attaché à elle pour une raison qu'ils leur échappaient totalement. La jeune femme se demandait bien comme toute cette histoire allait tourner. Evelyn avait été très en colère dès le moment où sa nièce était devenu un des employés d'Arthur. Elle semblait bien le connaître sans pour autant en dire beaucoup sur leur relation malgré les nombreuses questions qu'elle lui avait posées. Ethia quitta la fenêtre pour aller vers le petit bureau. Posé sur celui-ci, un cadre qui lui rappelait des jours meilleurs. « J'aimerais tellement être quelqu'un d'autre pour vous rendre fiers... désolé d'être devenu qui je suis aujourd'hui. » murmura-t-elle à l'image de ces parents tout souriants. Ethia reposa le cadre et quitta la pièce en silence.